Le président de l’Association sénégalaise pour la promotion de l’invention et de l’innovation (ASPI), Sanoussy Diakité, a invité, samedi à Dakar, l’État à protéger les inventeurs, mettant en garde contre les risques d’une dévalorisation de la propriété intellectuelle.
« Nous souhaitons attirer l’attention de l’opinion publique sur les risques de dévalorisation de la propriété intellectuelle et les risques de pertes économiques », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Cette rencontre avec la presse a été organisée en soutien à Mamadou Moustapha Ndiaye, l’inventeur d’une billetterie électronique utilisée dans le transport, victime d’une contrefaçon.
En tant que responsable moral de l’ASPI, Sanoussy Diakité a appelé les autorités à soutenir les inventeurs afin qu’ils soient protégés et que les inventions puissent être au service du développement du Sénégal.
Cette invention, dite système de solution ticketing, est enregistrée à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), sous le numéro 17225, délivré le 30 septembre 2015, a-t-il rappelé. Ce numéro, selon lui, reconnaît à Mamadou Ndiaye le droit de détenir la propriété intellectuelle sur le système qu’il a mis au point.
Selon lui, cette invention est porteuse de progrès techniques mais aussi de performances économiques pour le Sénégal.
« Cette invention qui a permis à notre système de transport d’être révolutionné, parce que pouvant assurer le contrôle à distance, a été illégalement saisie et exploitée dans d’autres pays africains par un de ses anciens collaborateurs », a-t-il fustigé.
« Quand une invention est née dans un pays, soutient encore le président de l’ASPI, elle devient porteuse de croissance, mais faudrait-il que ça rapporte une plus-value à la croissance de notre économie et soit un moyen d’exportation de notre potentiel intellectuel », a-t-il estimé.
Mamadou Ndiaye a, pour sa part, rappelé que le projet qui lui a permis de mettre au point la billetterie électronique a été élaboré à la demande de l’Association de financement des transports urbain du Sénégal (AFTU) en 2013.
Par la suite, le projet a été poursuivi avec « un autre développeur », a-t-il poursuivi, signalant que son « model business » a été détruit.
Mamadou Ndiaye sollicite, à ce sujet, l’intervention de l’État dans cette affaire dans le cadre de laquelle il dit avoir dépensé 35 millions de francs CFA. Selon lui, « le dossier est entre les mains de la justice depuis deux ans ».
Source : www.aps.sn