Les quatre Français finalistes du Prix de l’inventeur européen 2016 : Louis-Alim Benabid, Pierre-Yvan Liardet, Alain Carpentier et Helen Lee.
Le Pr. Carpentier et son cœur artificiel, Alim-Louis Benabid pour ses recherches sur la maladie de Parkinson, Pierre-Yves Liardet avec son procédé de cryptage des données, et Helen Lee pour son kit de dépistage du VIH… Ces quatre Français sont nommés au Prix de l’inventeur européen 2016.
Chaque année, l’Office européen des brevets (OEB) distingue chaque année des inventeurs dans cinq catégories : Œuvre d’une vie, Recherche, PME, Industrie et Pays non européens. Si les noms des gagnants ne seront connus que le 10 juin prochain lors de la remise des prix à Lisbonne, on connaît déjà les finalistes. Cette année quatre français figurent parmi les nommés.
Le chirurgien cardiaque Alain Carpentier est nommé dans la catégorie « Œuvre d’une vie ». Âgé de 82 ans, le directeur scientifique et cofondateur de la société Carmat a d’abord développé des techniques innovantes de réparation des valves cardiaques et, pour cela, détient une vingtaine de brevets. Puis, en 1993, il s’est lancé dans une aventure scientifique et entrepreneuriale sans précédent, celle du cœur artificiel, soutenu pendant de longues années par le groupe Matra et son président Jean-Luc Lagardère. En 2008, Airbus, Truffle Capital et le Pr Carpentier créent la société Carmat pour industrialiser le cœur artificiel. La première opération d’un patient a été réalisée en décembre 2013, suivi par trois autres implantations. Actuellement, Carmat prévoit le lancement d’une étude pivot européenne qui devrait impliquer une vingtaine de patients.
La recherche française à l’honneur
Autre chercheur français nommé, dans la catégorie « Recherche », Alim-Louis Benabid pour ses travaux sur la maladie de Parkinson. Ce neurochirurgien et physicien a mis au point le traitement pas stimulation cérébrale profonde à haute fréquence (SCP) pour limiter les tremblements des patients. Après avoir dirigé le département de neurochirurgie du CHU de Grenoble, Alim-Louis Benabid, aujourd’hui âgé de 73 ans, a créé une start-up de recherche, la société Clinatec.
L’office européen des brevets distingue également la scientifique franco-britannique Helen Lee dans la catégorie « PME ». Lorsqu’elle officiait au Centre national de transfusion sanguine de Paris, son équipe avait développé des kits de dépistage pour l’hépatite B. Après quelques années dans l’industrie pharmaceutique, Helen Lee, aujourd’hui âgée de 75 ans, a créé une start-up en Californie, Diagnostics for the real World (DRW). Cette entreprise développe et commercialise des kits de diagnostics pour le VIH notamment pour les pays en voie de développement.
Enfin, le français Pierre-Yvan Liardet est lui nommé dans la catégorie « Industrie ». Avec son collègue belge Joan Daemen, et leur équipe chez STMicroelectronics, il a développé des solutions de cryptage de données en particulier pour sécuriser les cartes Sim de nos téléphones portables. Pierre-Yvan Liardet est co-auteur d’une cinquantaine de brevets en cryptologie durant toute sa carrière.
Les 15 finalistes au Prix de l’inventeur européen 2016
Catégorie « Œuvre d’une vie »
- Alain Carpentier (France), pour le cœur artificiel implantable Carmat.
- Tore Curstedt (Suède), pour le traitement respiratoire pour bébés prématurés.
- Anton van Zanten (Allemagne/Pays-Bas), pour le contrôle électronique de stabilité pour véhicule (ESC).
Catégorie « Industrie »
- Virna Cerne et Ombretta Polenghi (Italie), pour des substituts du gluten tirés du maïs.
- Pierre-Yvan Liardet, Joan Daemen, et leur équipe (Belgique, France) pour le cryptage sécurisé des cartes à puce
- Bernhard Gleich, Jürgen Weizenecker et leur équipe (Allemagne) pour l’imagerie à particules magnétiques (IPM)
Catégorie « PME »
- Tue Johannessen, Ulrich Quaade, Claus Hviid Christensen et Jens Kehlet Nørskov (Danemark), pour le stockage de l’ammoniac pour réduire les émissions d’oxydes d’azote (NOx).
- Helen Lee (France/Royaume-Uni), pour le kit de diagnostic VIH pour les pays en voie de développement.
- Arminas Ragauskas (Lituanie), pour la détermination ultrasonique de la pression intracrânienne.
Catégorie « Recherche »
- Alim-Louis Benabid (France), pour le traitement de la maladie de Parkinson.
- Elvira Fortunato et Rodrigo Martins (Portugal), pour les puces électroniques en papier.
- Miroslav Sedlácek (République Tchèque), pour la turbine rotative sans pales
Catégorie « Pays non européens »
- Hugh Herr (États-Unis), pour les prothèses bioniques de genou et de cheville
- Robert Langer (États-Unis), pour des thérapies anticancéreuses ciblées
- Arogyaswami Paulraj (Inde/États-Unis) et son équipe, pour la connectivité sans fil plus rapide