Histoires et Passés

Comment Nicéphore Niépce, l’inventeur de la photo, a eu le déclic


Il s’appelait Joseph et s’est rebaptisé Nicéphore. Trois siècles et demi après sa naissance, Niépce, inventeur insatiable, est toujours l’une des plus grandes richesses de la région de Chalon.

1816. C’est la date à partir de laquelle Nicéphore Niépce a commencé ses travaux pour réussir à fixer une image sur une plaque. Inventeur. Nicéphore Niépce n’a pas seulement travaillé sur la photographie. Il est à l’origine de multiples inventions, comme le moteur à explosion. Découvertes. Tout n’a pas été encore été dit sur l’inventeur. Au musée Niépce comme à Saint-Loup-de-Varennes, des recherches sont en cours.

Il était une fois deux maisons. Dans la première, rue de l’Oratoire à Chalon, Joseph Niépce voyait le jour en 1765. Dans la seconde, à Saint-Loup de Varennes, l’inventeur qu’il était devenu et qui s’était rebaptisé Nicéphore, prenait la première photographie au monde parvenue jusqu’à nous, vers 1826 : « Le point de vue du Gras ». Une image en noir et blanc un peu floue, où l’on distingue des bâtiments en pierre et un brin de nature. Rien d’exceptionnel a priori. Et pourtant, cette prouesse, réussir à fixer pour l’éternité une image dans une chambre obscure, était révolutionnaire et allait changer l’histoire de l’image.

« Dessiner avec la lumière »

Pour voir l’original, il vous faudra quelques jours de vacances et un billet d’avion. Cette œuvre unique est exposée au Texas, à l’université d’Austin. Pour le reste, tout, ou presque, est à portée de main, entre le musée Niépce de Chalon et celui de Saint-Loup-de-Varennes. Ces deux lieux rendent chacun à leur façon hommage au travail d’un inventeur méconnu. Car, ce n’est pas nouveau, la vie est injuste. L’histoire avec un grand H encore plus. Elle a retenu Daguerre et son daguerréotype, inventé en 1838. Mais si ce célèbre peintre parisien est parvenu à ce résultat, c’est parce que quelques années auparavant, il avait signé un contrat de collaboration avec Nicéphore Niépce pour l’aider dans une recherche que ce dernier avait entamé dès 1816 : fixer une image à l’aide de la lumière. Aujourd’hui, une évidence. À l’époque, il n’y avait que Nicéphore Niépce, fils d’une riche famille de notables chalonnais, pour imaginer qu’une image puisse naître sans avoir été dessinée par un crayon.

Nicéphore a un frère aîné, Claude, à qui doit revenir la fortune familiale. Le cadet aurait dû entrer dans les ordres. Mais les cerveaux des deux frères fourmillent d’idées insensées. Ils se mettent d’accord pour que Nicéphore puisse lui aussi profiter des biens familiaux.

Et ils cherchent, trouvent, inventent, dans tous les domaines. Ensemble, ils mettent au point le pyréolophore : le premier moteur à explosion, dont ils déposent le brevet en 1807. Dix ans plus tard, Claude part en Angleterre pour vendre l’invention, persuadé que des industriels l’achèteront et qu’elle fera la fortune des Niépce. Elle causera leur ruine. À l’époque, les machines à vapeur sont en vogue, et personne ne voit l’intérêt de ce moteur.

De son côté, Niécphore passe ses mois d’été à Saint-Loup. Il invente un vernis à base de bitume de Judée, une pierre de la région. Dissoute dans de l’essence de lavande, elle devient un vernis insoluble à la lumière. Il lui permettra d’inventer la photogravure. Il décide d’utiliser ce procédé sur une plaque posée dans une chambre noire munie d’une lentille que les peintres utilisaient pour reproduire des paysages. Des années plus tard, sa recherche aboutira enfin. Mais il mourra en 1833, cinq ans avant le daguerréotype. Sans jamais avoir connu le succès, et après avoir dépensé la fortune familiale pour ses recherches. Aujourd’hui, deux musées rendent justice à ce précurseur que l’Histoire a longtemps oublié, et qui repose au cimetière de Saint-Loup.

Auteur : Sarah Fréquelin

Source :  www.lejsl.com

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