Histoires et Passés

15 inventions nées du hasard


Le hasard fait parfois bien les choses. Voici 15 inventions qui n’auraient jamais vu le jour s’il n’avait pas mis son grain de sel.

Jaune, rose, orange, carré, rectangulaire ou en cœur, le post-it rencontre un succès phénoménal dans le monde. Rien ne pouvait laisser présager un tel engouement surtout pas celui par qui tout est arrivé. Qui ça ? Spencer Silver, chercheur à la société américaine 3M dans les années 70. Celui-ci bûche sur la mise au point d’une superglue très puissante. Manque de chance pour lui, sa colle n’accroche absolument pas ; seul avantage, elle ne laisse aucune trace sur le papier et peut adhérer plusieurs fois de suite.

Son collègue Arthur Fry saura tirer profit de cette colle. En 1974, il cherche un moyen de confectionner un marque-page collant qui n’abime pas les pages de son livre de chants. Il utilise la colle sur un bout de papier et se rend compte du potentiel de ce procédé. La société 3M commercialise alors en 1981 ces bouts de papiers post-it.

Un anesthésique hilarant

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, l’oxyde nitreux découvert par Joseph Priestley en 1776 était utilisé uniquement à des fins récréatives.

C’est en 1844 que ce gaz trouva sa véritable fonction grâce au dentiste Horace Wells.

Lors d’une exhibition privée à Hartord, il observe qu’une personne sous l’emprise du gaz hilarant tombe, se blesse mais qu’elle ne semble nullement ressentir la douleur. Euréka ! La fonction anesthésiante du protoxyde d’azote est mise au jour et est utilisée par son découvreur pour extraire des dents sans douleur.

Un emballage étirable

Comme quoi dîner au restaurant peut inspirer les cellules grises des inventeurs. Ce fut le cas pour l’ingénieur chimiste suisse Jacques Edwin Brandenberger. En voyant un convive fait tomber une bouteille de vin et ainsi tacher la nappe, il a eu l’idée de concevoir une nappe anti-tâches. Nous sommes en 1900.

Il enduit le textile de viscose liquide pour le rendre imperméable mais cela ne fonctionne pas. L’étoffe devient rigide et très fragile. De ce composé, il extrude de la cellulose. Il fait passer la viscose à travers une fente étroite dans un bain d’acide. L’ingénieur chimiste obtient ainsi un film de cellulose étirable : la cellophane. Brandenberger aura travaillé huit ans sur ce projet.

Les vestiges de Pompéi et Herculanum

Ces deux villes italiennes ont connu un sort tragique en 79 lors de la terrible éruption du Vésuve. Les villages furent littéralement détruits, ensevelis sous des tonnes de cendres chaudes qui tuèrent les habitants.

Ces joyaux historiques momifiés ont été mis au jour par hasard. Les premiers vestiges de Pompéi ont été découverts vers 1600 lors de travaux de déviation du fleuve Samo. Le creusement du canal par l’architecte Fontana permis de révéler des édifices antiques couverts de mosaïques très bien conservées. A cette époque, l’archéologie intéressait peu et les fouilles commencèrent au XVIIIe siècle.

Pour ce qui est de la ville en front de mer Herculanum, elle fut découverte en 1709 grâce au forage d’un puits dans la propriété de Resina du prince autrichien Emmanuel-Maurice de Lorraine. Il tomba sur le temple antique de la ville.

Un iode bon à la santé

En pleine guerres napoléoniennes, la poudre à canon est produite en quantité pour satisfaire les besoins de l’armée.

Cette fameuse poudre s’obtient en lessivant les terres riches en salpêtre puis par action de cendres de bois riches en potasse. Résultat : le salpêtre se cristallise. A l’époque, un problème se pose : les cendres de bois sont difficiles à obtenir et sont très chères.

Bernard Courtois, propriétaire d’une salpêtrière, se tourne vers le varech -algues marines- et ses cendres riches en potasse. Un de ses ouvriers aurait trop versé d’acide chlorhydrique à la solution d’extraction des cendres d’algues riche. Un nuage violet se serait formé et des cristaux d’un composé inconnu étaient au fond du récipient. L’iode est mis au jour. Une autre version voudrait que la corrosion des récipients par l’iode aurait attiré l’attention de Courtois.

Depuis l’iode est couramment utilisé en médecine mais aussi pour le développement photo.

Une petite pause glacée

Pendant les chaudes journées d’été, quoi de plus agréable que de se désaltérer en rafraîchissant ses papilles avec un bâtonnet de glace ou de sorbet. Savez-vous que l’inventeur n’est autre qu’un enfant de 11 ans ? Eh bien si.

Nous sommes en 1905, Franck Epperson laisse dehors un bol contenant de l’eau mélangé avec du soda en poudre et une baguette en bois pour touiller. La température extérieure à San Francisco est excessivement glaciale cette nuit là. Le lendemain, il découvre que le mélange est collé à la baguette. Il  nomme ce dessert glacé « epsicle ». Il dépose le brevet en 1924.

Une plante qui vous veut du bien

Le médecin William Withering exerce dans l’hôpital de Birmingham depuis 1779. Il suit un patient atteint d’hydropsie. Cette maladie provoque l’épanchement de liquide dans le tissu conjonctif. On peut comparer cela à un œdème.

Un jour, un infirmier le prévient que son patient se remet doucement et que son état s’améliore de jour en jour. L’homme en question absorbe une décoction de plantes –feuilles de digitale– pour le traiter.

Pour comprendre cette amélioration, Withering tente d’isoler le produit présent dans ce mélange de plantes. Il découvre une molécule qu’il nomme la digitaline du nom des fleurs. Cette-ci augmente, entre autres, le débit rénal et réduit les œdèmes.

Elle agit aussi sur le cœur en renforçant sa contraction et en régularisant les battements.

Un édulcorant qui déchaîne les passions

La découverte de cet édulcorant de synthèse est vraiment le fruit du hasard. En 1965, le chimiste J.Schlatter travaille pour la société Serale pour mettre au point un médicament antiulcéreux composé d’acides aminés. Pour le synthétiser, l’aspartame est nécessaire. Il joue le rôle d’intermédiaire. En léchant son doigt pour tourner une page de livre, le chimiste découvre que l’aspartame présent a un goût sucré.

Composés de la L-phénylalanine et l’acide L-aspartique, l’aspartame ne devrait pas avoir ce goût sucré et pourtant. Sa configuration est l’unique responsable ; elle active en nombre les papilles de la langue responsables du « sucré » donnant ainsi une connotation de sucre plus appuyée que celle du saccharose.

Sa commercialisation est encore sujette à la controverse mettant en doute son innocuité. Le Comité Scientifique sur l’Alimentation de la Commission Européenne n’a trouvé aucune preuve tangible pour confirmer les effets secondaires de cette molécule.

Le symbole de la fête

Les grandes fêtes sont souvent accompagnées de magnifiques spectacles pyrotechniques : palmier, rosace, cheveux d’ange… Petits et grands s’émerveillent devant ces feux d’artifice. Qui a mis au point ce procédé ? Ne vous attendez pas à un célèbre chimiste car il n’en est rien. La légende voudrait que ce spectacle son et lumière soit le résultat d’une mauvaise manipulation d’un cuisinier chinois.

L’imprudent se serait essayé à mélanger du salpêtre, du charbon de bois et du souffre ; ingrédients présents dans les cuisines à cette époque (il y a 2 000 ans).

Confinés dans un tube en bambou, la combustion des composés aurait commencé et produit une explosion colorée. Alors mythe ou réalité ?

Une pudeur bien placée

Qui aurait pu penser que la découverte de cet instrument majeur dans le diagnostic de maladies cardio-pulmonaires serait née d’une gêne ?

En 1816, le docteur Laennec rend visite à une patiente. Au lieu de coller son oreille sur sa poitrine et de la mettre mal à l’aise, le médecin demande un cahier qu’il roule en tube puis applique sur son thorax. Il fut étonné d’entendre convenablement les battements du cœur.

Il se rend alors compte qu’en développant cet outil, il pourra entendre les bruits de la respiration et déceler des problèmes pulmonaires en plus de ceux du cœur. Le stéthoscope est né.

Attachez et détachez comme bon vous semble

Le mot Velcro® est une marque déposée par Velcro international BV. Ce nom a pourtant été donné par son auteur, Georges de Mestral, correspondant à la contraction de Velours Crochet.

Cette bande auto-aggripante que l’on retrouve partout est née d’une simple promenade à la campagne. De Mestral constate que son pantalon de velours ainsi que la fourrure de son chien sont plein de fleurs de bardane.

En les observant de près, il y distingue de petits crochets capables de s’agripper sur n’importe quel revêtement. Il met alors au point la bande velcro® en utilisant deux matériaux différents et il brevète son idée en 1951.

Un revêtement anti-adhésif

Le Téflon® fait partie de notre quotidien : il est présent dans la plomberie mais surtout dans les ustensiles de cuisine. Fini de gratter pendant des heures votre poêle grâce à ce revêtement anti-adhésif !

L’auteur de cette incroyable découverte est un jeune chimiste Roy Plunkett, employé par la compagnie du Pont de Nemours & Compagny à Deepwater (New Jersey).

Au cours d’une expérience menée sur les réfrigérants, il sort une cuve de 45 kg remplie de tétrafluorométhylène congelé. En ouvrant le tuyau, aucun gaz ne sort ce qui l’interpelle. Il secoue le tuyau et récolte des paillettes blanches. En coupant le tuyau, il découvre une substance blanche cireuse. Le tétrafluorométhylène s’est en fait polymérisé en polyéthrafluorométhylène, soit le téflon.

Une pourriture de luxe

Là encore les histoires de grand-mère divergent. Deux versions expliqueraient la création de ce vin liquoreux : le Sauternes.

En 1847, le Marquis de Lur-Saluces se trouve en Russie pour chasser le loup. Il exige que ses employés attendent son retour pour commencer la vendange. Le soleil fait son œuvre et les grappes affichent une pourriture brunâtre. De retour à son château, le Marquis décide quand même de procéder aux vendages. Il obtient, à sa grande surprise, un vin d’une puissance aromatique incroyable.

L’autre version relate qu’en 1836 le négociant bordelais Focke, d’origine allemande, aurait souhaité attendre la fin des pluies automnales abondantes pour procéder à la récolte. Le retour du soleil assèche les grappes, la pourriture noble apparaît et le négociant lance les vendanges. Le Sauternes est né.

Une pâte à tartiner qui ravit les enfants du monde entier

Cette pâte à tartiner fait le bonheur des enfants et des gourmands. Cette recette est née au lendemain de la seconde Guerre Mondiale en 1946. Le pâtissier piémontais, Pietro Ferrero, cuisine un gâteau recouvert d’une crème au chocolat.

Les temps sont durs et les fèves de cacao se font très rares. Il décide donc de remplacer la moitié du chocolat par des noisettes -qui sont abondantes dans la région du Piémont. Il obtient un dessert nappé d’une crème onctueuse qu’il baptise « Giandujot ».

L’histoire ne s’arrête pas là. Trois ans plus tard, l’été est caniculaire en Italie. Le « Giandujot » fond complètement donnant cette pâte onctueuse que nous connaissons. La Supercrema est le premier nom du Nutella®.

Le père de la radioactivité naturelle

Le temps s’est joué du physicien Henri Becquerel mais pour de bonnes raisons.

Wilhelm Röntgen a découvert les rayons X ; Becquerel décide de travailler sur la relation entre ces rayons et la fluorescence. Il commence son expérience en disposant des cristaux de sels d’uranium fluorescents sur des plaques photographiques enveloppées dans du papier noir. Après exposition au soleil parisien, les plaques se retrouvent imprimées. Logique pour Becquerel mais que ne fût pas sa surprise lorsqu’il découvrît sur une des plaques -enfermée dans un placard en pleine obscurité- le négatif d’une croix de cuivre disposée entre l’uranium et cette même plaque.

Henri Becquerel a découvert la radioactivité à savoir qu’un matériau peut émettre spontanément des radiations.

En savoir plus

La chance sourit aux audacieux mais aussi aux inventeurs. Bon nombre de découvertes ou d’inventions ont vu le jour parce que le hasard s’en est mêlé. On parle quelques fois de découvertes scientifiques liées à la sérendipité. Une distinction est toutefois importante à faire : la sérendipité correspondant plus à une forme d’intuition empirique que de hasard stricto sensu.

Pourtant plusieurs exemples illustrent la chance dont ont bénéficiée certaines personnes à l’instar de James Wilson Marshall qui a trouvé une mine pleine d’or près de sa scierie dans la Sierra Nevada et marqua ainsi le début de la ruée vers l’or. Ou encore ces quatre jeunes hommes qui ont découvert l’entrée de la grotte de Lascaux grâce au flair du chien qui les accompagnait.

Des chamboulements scientifiques se sont produits grâce à un heureux hasard lié à la perspicacité des chercheurs. Wilhelm Röntgen en est l’incarnation même avec la révélation des rayons X. aujourd’hui nous les utilisons pour la sécurité dans les aéroports mais aussi pour la santé avec l’imagerie médicale (scanner, radiographie).

L’erreur humaine fait parfois bien les choses. La boisson gazeuse Coca Cola® n’aurait pas vu le jour si le pharmacien d’Atlanta, John Styth Pemberton, ne s’était trompé dans sa mixture. Dites-vous que la succulente tarte Tatin ou les Carambars® ou encore les bêtises de Cambrai sont nés d’une mauvaise manipulation.

Source : www.linternaute.com

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